Dall.e.2 openAI L’art visuel et l’intelligence artificielle (artificial intelligence, painting and drawing)

Hypothèses, après quelques centaines d’expériences

L’algorithme, pour reconnaître l’objet, a besoin de clarté et de netteté. Il est dépassé par le flou et, encore davantage, par le symbolique et l’allusif. Pour lui, un œil est un œil, là où pour l’humain l’œil peut représenter beaucoup de choses : un visage, une personne, la surveillance par caméra vidéo, voire des réalités dépassant la réalité, Dieu.

Dans le doute, l’algorithme a appris à être « politiquement correcte », tout en se trompant parfois. Ainsi, quand il n’est pas sûr d’un portrait par exemple, il penche pour le féminin, pour d’autres autres cultures et ethnies que celles qui sont considérées dominantes, notamment l’homme blanc.

Aussi, floute-t-il encore davantage ce qu’il considère comme flou, incertain, là où le regard humain, capacité innée, théorie de l’esprit ou par apprentissage, reconnaît, identifie et tranche. Il ne décèle pas les émotions.

L’algorithme, peut-il être créatif ?

Tout dépend de la définition qu’on se donne de la créativité.

Là où il peut nous surprendre, il fait ce que l’humain fait le plus souvent, lui aussi : il puise dans ses ressources, ses expériences, ce qu’il a appris, ce qu’il a déjà vu et expérimenté, et fait des combinaisons, du «nouveau», avec ces expériences. Dans ce sens, l’algorithme, par imitation, peut être créatif ; il peut nous faire voir ce que nous n’avons pas encore vu, nous comme individus. Par contre, quand il s’agit de ruptures, de changements de paradigme, de faire et créer ce que personne n’a jamais vu jusque là, l’humain dépasse l’algorithme infiniment. Dans l’histoire de l’art visuel, comme exemples, de dire qu’un pissoir, un «ready made», est une œuvre d’art, comme Marcel Duchamp l’a fait, ou de symboliser une icône par un carré noir, comme Kasimir Malevitch l’a fait, donc de révolutionner l’art en soi, je doute que l’intelligence artificielle puisse y arriver un jour. Pour elle, l’art est art, doit être art, sinon, ce n’est plus de l’art, pour lui. Le pissoir reste un pissoir.

En résumé :

Là où nous sommes aujourd’hui, en l’art visuel, l’intelligence artificielle est redoutable quand les choses sont claires, peinture et dessin nets, le graphisme, le manga. Par rapport à la peinture, plus allusive, elle peine, Miro et Picasso, ça passe, avec Turner elle est perdue. Mais le monde du graphisme, lui il sera «révolutionné».

Armin Kressmann, 2023

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *